"Le Covid-19 n'est pas la seule menace sanitaire", a rappelé Geneviève Chêne, la directrice générale de Santé publique France (SPF) à l'aube du coup d'envoi de la cinquième édition du #MoisSansTabac.
Confinement et tabagisme
On estime que le tabac a tué 75.000 personnes en France métropolitaine en 2015. L'année 2020 risque d'afficher des chiffres de mortalité également importants. En effet, une enquête a révélé qu'un quart des fumeurs auraient augmenté leur consommation lors du confinement consécutif au début de l'épidémie de Covid-19 dans le pays. "L'ennui, le manque d'activité, le stress et le plaisir sont les principales raisons mentionnées par les fumeurs ou usagers d’alcool ayant augmenté leur consommation. On note également que l'augmentation aussi bien pour le tabac que pour l'alcool est corrélée au risque d'anxiété et de dépression", révélait alors Mme Viêt Nguyen Thanh, responsable de l’unité addictions à la direction de la prévention et de la promotion de la santé à Santé publique France. Pour les fumeurs quotidiens (94 % des fumeurs interrogés), la hausse moyenne du nombre de cigarettes fumées était de cinq cigarettes par jour. "La pandémie de Covid-19 ne doit pas briser la dynamique qui a contribué à la baisse historique du tabagisme en France, avec 1,9 million de fumeurs en moins entre 2014 et 2019", espère Mme Chêne. Pour cela, cette cinquième édition du mois sans tabac se dote désormais d'un dispositif rénové.
Un "suivi renforcé" des fumeurs inscrits
Comment fonctionne le "Mois sans tabac" ? D'abord les fumeurs volontaires s'inscrivent à l'événement depuis la plateforme Tabac info service. Ses membres les suivront ensuite tout au long du mois de novembre durant lequel ils devront tenter de se passer de tabac. "Un mois sans tabac multiplie par cinq les chances d’arrêter de fumer définitivement. Après 30 jours d’abstinence, la dépendance s’avère bien moins forte et les symptômes de manque (nervosité, irritabilité) sont moins présents", assure Santé publique France.
L'Agence nationale de santé publique propose cette année un "suivi renforcé". Elle a par exemple fait appel à d'ex-fumeur ayant écrasé leur dernière cigarette grâce à une précédente édition de cette campagne. "A travers plusieurs capsules vidéo diffusées en télévision, en ligne et sur les réseaux sociaux, les anciens participants partagent leurs expériences de sevrage tabagique : leur arrêt, leur parcours et leurs réussites", précise SPF.
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L'agence a également créé un nouveau programme d'accompagnement sur 40 jours (10 jours de préparation en définissant par exemple son profil et 30 jours de défi). Le site et l'application de Tabac info service, la ligne téléphonique gratuite (39 89, permettant d'être mis en relation avec des conseillers et avec des tabacologues) et les réseaux sociaux permettent aux fumeurs de rythmer ce mois avec des défis quotidiens, des conseils mais aussi des échanges auprès des autres participants. Depuis sa création en 2016, le #MoisSansTabac a comptabilisé 780.000 inscriptions.