Le bisphénol S (BPS), la substance utilisée pour remplacer le bisphénol A (BPA), serait lui aussi dangereux pour l'organisme, selon les travaux d'une équipe de chercheurs français. Chez le porcelet, le bisphénol S persiste beaucoup plus longtemps dans le corps et à des concentrations plus élevées que le bisphénol A, selon une étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives par l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse et le laboratoire Toxalim (Institut national de recherche agronomique), en collaboration avec les universités de Montréal (Québec) et de Londres.
Le bisphénol A, utilisé dans les objets quotidiens contenant du plastique comme les biberons ou les contenants utilisés dans l'alimentation, a été classé substance "extrêmement préoccupante" et donc "à l’origine probable d’effets graves sur la santé humaine, soulevant un niveau équivalent de préoccupation aux substances cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques" par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) en juin 2017. En France, il a été interdit dans les biberons en 2011 et dans les contenants alimentaires en 2015. Depuis, le bisphénol A est remplacé par le bisphénol S. On le retrouve dans les boîtes de conserve ou les canettes, les tickets de causse ou encore les étiquettes sur les produits alimentaires.
Des taux 250 fois supérieurs dans le sang
Sauf qu'il pourrait être autant voire plus dangereux que le bisphénol A. Pour mener leur expérience, les scientifiques ont choisi d'évaluer le devenir des molécules de bisphénol lorsqu'elles sont ingérées par voie orale.
Le bisphénol S (BPS), la substance utilisée pour remplacer le bisphénol A (BPA), serait lui aussi dangereux pour l'organisme, selon les travaux d'une équipe de chercheurs français. Chez le porcelet, le bisphénol S persiste beaucoup plus longtemps dans le corps et à des concentrations plus élevées que le bisphénol A, selon une étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives par l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse et le laboratoire Toxalim (Institut national de recherche agronomique), en collaboration avec les universités de Montréal (Québec) et de Londres.
Le bisphénol A, utilisé dans les objets quotidiens contenant du plastique comme les biberons ou les contenants utilisés dans l'alimentation, a été classé substance "extrêmement préoccupante" et donc "à l’origine probable d’effets graves sur la santé humaine, soulevant un niveau équivalent de préoccupation aux substances cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques" par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) en juin 2017. En France, il a été interdit dans les biberons en 2011 et dans les contenants alimentaires en 2015. Depuis, le bisphénol A est remplacé par le bisphénol S. On le retrouve dans les boîtes de conserve ou les canettes, les tickets de causse ou encore les étiquettes sur les produits alimentaires.
Des taux 250 fois supérieurs dans le sang
Sauf qu'il pourrait être autant voire plus dangereux que le bisphénol A. Pour mener leur expérience, les scientifiques ont choisi d'évaluer le devenir des molécules de bisphénol lorsqu'elles sont ingérées par voie orale. "Nous y sommes surtout exposés lorsque la nourriture a été contaminée par le bisphénol présent dans les contenants alimentaires. Par ailleurs, nous avons choisi de faire nos tests sur le porcelet car il dispose d'un système digestif très comparable à celui de l'humain", nous explique Véronique Gayrard, professeur à l'Ecole nationale vétérinaire de Toulouse et membre de l'unité de recherche Toxalim.
L'équipe a d'abord observé en quelle quantité et combien de temps le bisphénol A restait dans l'organisme, avant de comparer ces données à celles du bisphénol S. "Nos résultats montrent que le bisphénol S reste trois fois et demi plus de temps dans l'organisme que le bisphénol A. Plus de 99% du bisphénol A est inactivé par le foie lorsqu'il est ingéré par voie orale. Il circule donc en faible quantité dans l'organisme grâce au foie qui nous protège. En revanche, le foie n'élimine que 41% du bisphénol S." Le reste de ces molécules va accéder à la circulation générale dans le corps et s'éliminer au bout de plusieurs heures. "Les molécules de bisphénol S vont faire plusieurs tours dans l'organisme avant d'être toutes éliminées." En combinant ces deux éléments (seules 41% des molécules de bisphénol S éliminées et présentes trois fois et demi plus longtemps dans le corps), l'étude arrive à la conclusion que la concentration de BPS dans le sang est environ 250 fois supérieure à celle du BPA.
Mieux connaître les effets du bisphénol S
Cette étude porte uniquement sur les taux d'exposition du corps au bisphénol S et non à ses effets sur l'organisme. "Tous les bisphénols font partie de la même famille de substances. On peut donc s'attendre à avoir le même type de résultats", explique Véronique Gayrard. "Certains travaux ont déjà montré que le bisphénol A avait la capacité de se lier aux récepteurs hormonaux, en particulier ceux dédiés aux oestrogènes. Ce qui a pour effet de stimuler la croissance des tumeurs mammaires." Mais peu d'études portent sur le bisphénol S. Un manque de données qui interroge la chercheuse sur le choix du bisphénol S pour remplacer le bisphénol A. "Il est préoccupant d'avoir substitué le bisphénol S au bisphénol A sans l'avoir correctement évalué avant. Il aurait fallu s'assurer qu'il ne représentait aucun danger pour la santé."
Le bisphénol S reste la seule molécule de la famille des bisphénols à pouvoir être utilisée en France dans les produits alimentaires. "En Europe, le bisphénol S est autorisé dans les matières plastiques et articles destinés à être en contact avec les aliments, avec un taux de migration de 0,05 mg/kg (règlement 10/2011 de la Commission). Les autres bisphénols ne sont pas cités par ce règlement et sont donc interdits dans les matières plastiques et articles destinés à être en contact avec les aliments", explique l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris). La dangerosité de cette substance est toutefois à l'étude au niveau européen. "Afin d’éviter qu’un produit chimique dangereux ne soit remplacé par un autre produit dangereux, le BPS est actuellement soumis à une évaluation et la Commission européenne a également demandé à l’ECHA d’examiner de façon plus approfondie son utilisation en tant que substitut au BPA dans le papier thermique", explique l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) sur son site internet. Pour l'instant, aucun résultat n'a été publié.