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Santé

Poids et fécondité : lancement d’une enquête

Le centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin à Paris lance une enquête auprès des femmes en surpoids et des gynécologues de ville. Objectif, le vécu de la relation, entre stigmatisation et culpabilisation.

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Femme en surpoids chez le médecin

L'enquête vise à en savoir plus sur la nature des relations entre les femmes en surpoids et les gynécologues.

© West Coast Surfer / Moo/REX/SIPA

« Maigrissez d’abord, Madame. Pour votre grossesse, on verra plus tard ». Une phrase souvent entendue en gynécologie face à une femme en surpoids. Discrimination ? Culpabilisation ? Stigmatisation ? Un sujet évoqué aux dernières rencontres "Amour, fécondité et kilos" du Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids (GROS) lors d’un échange consacré à la grossesse des femmes obèses. Car, si le poids influe sur le déroulement d’une grossesse et nécessite un suivi particulier, l’âge est aussi un facteur incontournable. Attendre de perdre plusieurs kilos peut au final réduire les chances de grossesse pour une femme de 35 ans, un âge où la fertilité diminue vite, la réserve ovarienne s’épuisant rapidement. Pour en savoir plus sur la nature des relations entre ces femmes en surpoids et leurs gynécologues de ville, le centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin (Paris) vient d’annoncer le lancement d’une enquête.

« Nous souhaitons étudier la part du subjectif et de l’objectif dans ce ressenti »

Baptisée "Amour fécondité et kilos", ce travail original va s’intéresser au vécu de la relation entre les patientes et leurs soignants. « Nous souhaitons étudier la part du subjectif et de l’objectif dans ce ressenti », souligne le Dr Véronique Fournier, responsable du centre d’éthique qui va coordonner ce travail avec le soutien du Gros mais aussi celui du Collège national des gynécologues et obstétriciens français.

L’enquête sera anonyme et double. Elle sera menée d’une part auprès de femmes présentant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 et leurs témoignages seront recueillis pour savoir comment elles vivent leur relation aux soignants lors du suivi gynécologique courant, d’une grossesse spontanée ou en cas de recours à une assistance médicale à la procréation.

De la même manière, le comportement des gynécologues vis-à-vis de leurs patientes sera lui évalué via une échelle américaine, la Fat Phobia scale, un questionnaire étudiant le rapport à l’autre en cas de surpoids. « Nous évaluerons aussi le comportement des médecins au moment de l’examen gynéco, étudierons comment ils parlent du surpoids », précise le Dr Fournier. Qui devrait aussi intégrer à ce travail le poids des médecins. En effet, la perception par le soignant est-elle modifiée si le médecin est lui-même en surpoids ou s’il l’a été par le passé ? Une étude américaine avait elle démontré que les patients étaient moins confiants dans les prescriptions de leurs médecins si ceux-ci étaient en surpoids !

A noter : la dernière matinée du colloque, samedi 25 novembre 2017, sera gratuite et ouverte au public de 10h30 à 12h30 (21 rue de l’Ecole de Médecine, Paris)
Pour participer à l’étude: contacter le Centre d’éthique clinique par mail : ethique.clinique.cch@aphp.fr

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