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Santé

Les anti-douleurs peuvent favoriser une infection intestinale mortelle

L'infection par Clostridium difficile est une des maladies intestinales les plus répandues dans le milieu hospitalier et les maisons de retraites. D'après une équipe de chercheurs américains, elle serait aggravée par la prise d'anti-inflammatoires non-stéroïdiens.

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Clostridium difficile vu au microscope.

Le bacille Clostridium difficile, responsable de graves infections intestinales, vu au microscope.

CRÉDITCAVALLINI JAMES / BSIP

Le bacille Clostridium difficile est la bête noire des hôpitaux. Cette bactérie très commune est aussi très dangereuse, car elle est à l'origine de la plus dangereuse des infections intestinales transmises en milieu hospitalier dans le monde. Près de 30.000 personnes en meurent chaque année aux États-Unis, surtout des personnes âgées. Les individus sous traitement antibiotique y sont très sensibles, car ces substances déséquilibrent la flore intestinale.

Quelques études récentes ont mis en cause d’autres médicaments pouvant aggraver les symptômes liés à l’infection par Clostridium difficile : il s’agit des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), qui sont pourtant parmi les médicaments les plus prescrits dans le monde (98 millions de prescriptions chaque année aux États-Unis). Or, les personnes âgées, plus sujettes aux complications graves lors d’une infection par Clostridium difficile, sont aussi les plus grosses consommatrices d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens. Une étude publiée le 8 janvier 2019 dans la revue mBio, par une équipe composée de chercheurs des Universités de Nashville (Tennessee), du Michigan et de l’Arizona, confirme ce soupçon et alerte sur le phénomène.

Les souris traitées par AINS ne survivent pas à l'infection

Les chercheurs ont suivi deux groupes de souris traitées aux antibiotiques pendant une semaine après une infection par Clostridium difficile. L’un des groupes avait été traité avec un anti-inflammatoire, l’indométacine, avant l’infection, l’autre non. Résultat : 80% des souris non-traitées à l’indométacine ont survécu à la période d’observation, contre seulement 20% des souris traitées. Ces dernières présentent des lésions caractéristiques de l'infection par Clostridium difficile au niveau des tissus du côlon. En effet, ce bacille  secrète deux toxines qui en dégradent la muqueuse, ce qui provoque une mauvaise absorption intestinale, et l'apparition de diarrhées. Mais ces mêmes lésions étaient beaucoup plus importantes chez les souris traitées par indométacine.

Comment expliquer une telle différence ?

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