SATURATION. Les exemples se multiplient. Devant une fréquentation incontrôlable, partout dans le monde, les pouvoirs publics ferment ou limitent l’accès à des sites remarquables. En Thaïlande, Maya bay lieu de tournage du film La Plage est désormais interdite, de même que l’île de Boracay aux Philippines. En France, la réserve de Scandola est menacée par les trop nombreux bateaux. En Italie, Venise proteste contre le passage des grands navires de croisière. Les touristes saturent les côtes. L’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) vient d’y consacrer un rapport qui plaide pour un encadrement renforcé de cette activité économique.
Le secteur est en effet un poids lourd de l’économie mondiale. 1,4 milliard de voyages ont pour but les vacances. Il devrait y en avoir 1,8 milliard en 2030. Une prévision vraisemblablement sous-estimée : les Asiatiques commencent seulement à prendre l’avion. Première région de destination, l’Europe devrait enregistrer 780 millions de touristes en 2030 tandis que l’organisation mondiale du tourisme prévoit une augmentation de 150% pour l’Asie et le Pacifique. Le secteur représente 319 millions d’emplois soit un sur dix dans le monde. Il pèse 10,4% du Produit intérieur brut (PIB) mondial. En 2018, il a crû de 3,9%, soit plus que l’économie mondiale à 3,2%. Tous les ans par exemple, 350 millions de personnes visitent les barrières de coraux dans le monde et y dépensent 31 milliards d’euros.
La croissance du tourisme mondial depuis 1950. © UNWTO
Le tourisme est peu contraint par les règles de protection de la nature
EMPREINTE. La pression sur les ressources naturelles va de pair avec d’importantes pollutions des eaux marines, le dépôt de déchets, la dégradation de la qualité de l’air.
SATURATION. Les exemples se multiplient. Devant une fréquentation incontrôlable, partout dans le monde, les pouvoirs publics ferment ou limitent l’accès à des sites remarquables. En Thaïlande, Maya bay lieu de tournage du film La Plage est désormais interdite, de même que l’île de Boracay aux Philippines. En France, la réserve de Scandola est menacée par les trop nombreux bateaux. En Italie, Venise proteste contre le passage des grands navires de croisière. Les touristes saturent les côtes. L’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) vient d’y consacrer un rapport qui plaide pour un encadrement renforcé de cette activité économique.
Le secteur est en effet un poids lourd de l’économie mondiale. 1,4 milliard de voyages ont pour but les vacances. Il devrait y en avoir 1,8 milliard en 2030. Une prévision vraisemblablement sous-estimée : les Asiatiques commencent seulement à prendre l’avion. Première région de destination, l’Europe devrait enregistrer 780 millions de touristes en 2030 tandis que l’organisation mondiale du tourisme prévoit une augmentation de 150% pour l’Asie et le Pacifique. Le secteur représente 319 millions d’emplois soit un sur dix dans le monde. Il pèse 10,4% du Produit intérieur brut (PIB) mondial. En 2018, il a crû de 3,9%, soit plus que l’économie mondiale à 3,2%. Tous les ans par exemple, 350 millions de personnes visitent les barrières de coraux dans le monde et y dépensent 31 milliards d’euros.
La croissance du tourisme mondial depuis 1950. © UNWTO
Le tourisme est peu contraint par les règles de protection de la nature
EMPREINTE. La pression sur les ressources naturelles va de pair avec d’importantes pollutions des eaux marines, le dépôt de déchets, la dégradation de la qualité de l’air. En France, les villes touristiques du littoral frôlent tous les étés les pénuries d’eau, doivent sur-dimensionner les stations d’épuration et gèrent un afflux important de déchets sur moins de deux mois. La pression immobilière y est très forte et empêche les populations locales d’accéder au logement. L’influence du tourisme sur le changement climatique ne cesse par ailleurs de s’aggraver. Selon une étude parue dans Nature climate change en mai 2018, l’empreinte carbone globale de cette activité est passée de 3,9 milliards de tonnes de CO2 en 2009 à 4,5 milliards en 2013 et représente désormais 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Très recherchées, les îles sont par ailleurs des réserves de biodiversité menacées par une fréquentation abusive d’écosystèmes remarquables.
L’IDDRI constate que le tourisme est pourtant peu encadré par des règles internationales de protection de l’environnement. Sur les cinq régions étudiées (Caraïbes, Océan Atlantique nord-est, Méditerranée, Océan indien occidental et océan pacifique sud), une seule, la Méditerranée (première destination touristique mondiale) a élaboré une stratégie de développement durable. Des solutions existent pourtant pour réduire l’impact des pollutions attribuables aux activités de loisirs (plage, pêche, plaisance, sports de glisse), aux bateaux de croisières et à l’écotourisme, les trois composantes possibles des vacances à la mer. L’IDDRI préconise ainsi d’organiser la fréquentation des sites par une "planification spatiale maritime". Des zones sensibles du fait de leur grande richesse biologique ou de leur intérêt paysager doivent être interdites tandis que les espaces littoraux autorisés doivent faire l’objet de réglementations protectrices de l’environnement mais organisant aussi les diverses activités pour éviter les conflits d’usage. Les taxes écologiques et touristiques sont considérées comme des outils de gestion de l’environnement. C’est ce que pratique par exemple l’Ile de Ré (Charente maritime) avec l’écotaxe prélevée au passage du pont permettant d’y accéder.
Les autorités doivent tenir compte des capacités d'accueil
CROISIERES. L’organisme recommande de prendre en compte la capacité d’accueil pour limiter les activités, une mesure qui n’intervient aujourd’hui que lorsque la saturation devient invivable comme par exemple la présence d’un nombre trop important de canoës sur une rivière. L’institut plaide par ailleurs pour que les hôtels, restaurants et commerces appliquent les standards de construction écologiques et la mise en pratique de règles environnementales (tri sélectif des déchets, économie d’eau et d’énergie, pratique de la marche et du vélo). Il n’y a guère que les bateaux géants de croisière qui paraissent difficilement compatibles avec les canons de l’écologie. Les écolabels sont d’ailleurs destinés à orienter les choix des consommateurs.
On peut donc partir en congés sans pour autant polluer et abimer la planète. C’est ce que rappelle l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie dans ce résumé des bons gestes pour des vacances écologiques (cliquez sur l'image pour l'agrandir).
© Ademe