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Nature & environnement

"Personne ne se soucie de nous" : le désespoir des victimes d'inondations en Inde

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Une rue inondée dans la ville de Sitamarhi, dans l'Etat de Bihar en Inde, le 17 juillet 2019
Une rue inondée dans la ville de Sitamarhi, dans l'Etat de Bihar en Inde, le 17 juillet 2019
AFP - Sachin KUMAR

Enfoncées jusqu'à la poitrine dans l'eau limoneuse, des sacs de vêtements et ustensiles sur la tête, les victimes des inondations de la mousson dans l'État indien du Bihar sont en proie à la faim et au désespoir.

"Lorsque beaucoup d'entre nous pauvres gens nous noyons, soudain les politiciens se réveillent", dit à l'AFP Raj Majhi. "Mais autrement, personne ne se soucie de nous."

Comme beaucoup d'autres habitants du grand État pauvre du Bihar (nord de l'Inde), ce commerçant a actuellement sa maison submergée par les eaux de la mousson annuelle, qui a fait déborder les rivières. Seuls les toits sont visibles sur les flots.

Sa famille a trouvé refuge sur un petit bout de terre derrière une autoroute encore au sec, où ils cuisinent sur un réchaud.

Un homme tente de transporter des bouteilles de gaz dans une rue inondée de Muzaffarpur, le 16 juillet 2019 (AFP - STR)
Un homme tente de transporter des bouteilles de gaz dans une rue inondée de Muzaffarpur, le 16 juillet 2019 (AFP - STR)

Les inondations sont récurrentes au Bihar, frappé tous les ans par des montées des eaux dues aux précipitations torrentielles de la mousson, qui fait rage de juin à septembre sur le sous-continent indien.

Les inondations de cette année ont tué plus de 67 personnes au Bihar et fait 4,5 millions de déplacés. Au total, les pluies ont coûté la vie à plus de 270 personnes à travers l'Asie du Sud ces derniers jours.

Les courants ont emporté des milliers de chaumières, détruit d'innombrables routes, ponts, champs et coupé du monde des communautés entières.

Dans le district de Sitamarhi, les inondations recouvrent routes et habitations aussi loin que porte le regard. Des villageois sinistrés, exténués des heures passées à se frayer un chemin dans les eaux, attendent les bateaux des secours sur de petits îlots de terre.

Des femmes circulent sur une embarcation de fortune dans une rue inondée de Muzaffarpur (AFP - Sachin KUMAR)
Des femmes circulent sur une embarcation de fortune dans une rue inondée de Muzaffarpur (AFP - Sachin KUMAR)

L'éleveuse Sonabati Devi est parvenue à sauver quelques-unes de ses chèvres, mais guère plus.

"Nous avons quitté la maison pour sauver nos vies et avons tout laissé derrière", relate-t-elle, assise sous une tente qui lui sert d'abri temporaire.

Dans les zones où les eaux ont commencé à baisser, les résidents s'entassent sur de petites embarcations en bois ou nagent jusqu'à chez eux pour tenter de récupérer certaines de leurs possessions.

Certains déplacés reçoivent du khichdi, un mélange de riz et de lentilles, de la part du gouvernement, mais les rations sont souvent insuffisantes pour se nourrir correctement.

"Mes enfants ne cessent de me demander à manger, ils me disent qu'ils ont faim, mais que pouvons-nous faire ?", se lamente Nima Devi, qui ne mange qu'une fois par jour avec ses enfants lorsque du khichdi est distribué.

Dans une rare bonne nouvelle pour les sinistrés, les services météorologiques n'ont émis aucun bulletin d'alerte extrême pour les prochains jours, même si les pluies pourraient continuer.

Cependant les villageois savent que, lorsque les eaux se seront retirées, commencera alors la dure tâche de nettoyer leur maison. Si celle-ci n'a pas été purement et simplement emportée.

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