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Nature & environnement

La première journée mondiale du recyclage a eu lieu le 18 mars

Le 18 mars 2018 s'est tenu le Global Recycling Day. De Paris à Sao Polo en passant par Londres, les organisateurs ont pour ambition de faire changer le regard sur le déchet. 

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Le logo du Global recycling day

Le 18 mars 2018 a eu lieu le Global Recycling Day.

BIR

Le Bureau international du recyclage (BIR) a organisé le 18 mars 2018 le Global Recycling Day - Journée mondiale du recyclage. L'objectif du représentant de 800 entreprises était ambitieux : changer l'état d'esprit vis-à-vis du recyclage. "Tout le monde est sensibilisé à la qualité de l'air, à la qualité de l'eau, au prélèvement des matières premières, affirme Arnaud Brunet, le directeur général du BIR rencontré par Sciences et AvenirIl fallait trouver un moyen de dire "ce que vous produisez comme déchets, nous les considérons comme une ressource"."Cette ressource, c'est l'avenir." clame-t-il.

Le Global Recycling Day s'est déroulé le jour des 70 ans du BIR. Il devrait être réitéré chaque année et prend en 2018 la forme d'une campagne de communication. Cette dernière a été déployée à grande échelle depuis février et a atteint son apogée le 18 mars. Avec un message clair : "Recycling is not an option, it's a must" - le recyclage n'est pas une option, c'est une nécessité. Concrètement, elle s'appuie principalement sur les réseaux sociaux avec des sondages, des quiz et des jeux-concours. Des espaces de publicité radio et presse sont également réservés. L'événement a été relayé dans sept villes, dont Londres et Dubai.

Alerter les décideurs politiques

D'après les chiffres du BIR, nous jetons chaque année dans le monde plus de deux milliards de tonnes déchets. Un chiffre qui serait multiplié par trois d'ici 2100. Le recyclage est pourtant à portée de main. Du moins pour les ménages. En effet, l'un des gros points noirs du recyclage français concerne les déchets industriels. "Ils représentent près de 350 millions de tonnes, contre 35 millions pour les déchets ménagers", alerte Nicolas Garnier, le délégué général d'AMORCE. Cette association fédère un réseau français d’information, de partage d’expériences et d’accompagnement des collectivités, notamment pour la gestion des déchets.

La fédération française des entreprises du recyclage, Federec, annonce que les 102 millions de tonnes de matières collectées en 2016 ont permis d'éviter le dégagement de 22,5 millions de tonnes de CO2, soit 20 % des émissions annuels du parc automobile français.

L'objectif est donc de sensibiliser, au delà des ménages, les professionnels, les experts et les décideurs politiques. Comme tous les partenaires du Global Recycling, M. Garnier prône "la généralisation de l'éco-conception" - la réintégration du matériau utilisé dans sa production - et la défense de l'économie circulaire. Selon lui, le deuxième défi est de "partager les coûts" entre les parties prenantes. Il dénonce le coût de gestion des déchets, dont "80 % de la charge pèse sur les collectivités territoriales". Un autre levier pour développer le recyclage serait la "démocratisation du recyclage".

Changer les usages

Les citoyens restent en effet une partie prenante de la chaîne du recyclage et ne trient pas assez leurs déchets. CITEO, une entreprise spécialisée dans la réduction de l’impact environnemental des emballages et des papiers, s'est joint au BIR pour l'occasion. "Seule la moitié des poubelles récoltées sont passées par le tri sélectif, déplore Stéphanie Foucart, la directrice du Pôle sensibilisation. Et cela va même jusqu'à un dixième dans les grandes villes. Il est important d'inciter les Français à plus recycler." Les idées ne manquent pas, comme celle d'inclure le principe du recyclage dans les programmes scolaires ou d'afficher sur chaque produit un logo de recyclabilité. 

Pour un événement qui souhaite "mobiliser les initiatives citoyennes", on peut cependant s'étonner par l'absence d'implication de la société civile ou d'ONG. Le directeur général du BIR se justifie: "Je n'ai pas encore vu de représentant du consommateur mondial."

Deux journées mondiales ?

Certains se feront peut-être la remarque que la journée mondiale du recyclage existe déjà et qu'elle a lieu le 15 novembre de chaque année. "Au delà de Paris et des Etats-Unis, vous n'avez nulle part dans le monde une journée de ce type le 15 novembre." En France, les principaux partenaires étaient l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), des sociétés (Eco-système, Citeo, Ecologic, Cristaline), des associations (d'entreprises avec Federec, de différents acteurs avec AMORCE et l'Institut national de l'économie circulaire). Anne Hidalgo était également la marraine de cette édition. Pour Jean-Luc Petithuguenin, le vice-président de Federec, c'est un tournant qui s'opère. "Le 21ème siècle va être marqué par un changement très profond. On fabriquera de plus en plus à partir de matières recyclées."

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