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Covid-19 : ce que disent les documents piratés sur les vaccins de Pfizer

Le journal Le Monde a pu avoir accès aux documents de l'Agence européenne du médicament volés par des cyperpirates. Ils concernent un défaut de qualité de production des vaccins de Pfizer.

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Agence européenne du médicament

Des documents ont été piratés à l'Agence européenne du médicament (EMA).

Martin Bertrand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

En décembre 2020, des documents confidentiels ont été piratés à l'Agence européenne du médicament (EMA), l'organisme de régulation du médicament au niveau européen. Depuis, ces documents ont refait surface sur le Dark Web. Le Monde a pu consulter une partie de ces informations confidentielles. La vingtaine d'éléments publiés concerne surtout le processus d'évaluation du vaccin contre le Covid-19 développé par les laboratoires Pfizer et BioNTech. Le dossier comprend également une vingtaine de mails, dont certains auraient été "manipulés" par les hackers, comme l'indique l'Agence européenne du médicament dans un communiqué daté du 15 janvier 2021.

Les documents piratés portent essentiellement sur l'approbation du vaccin de Pfizer en Europe, où la démarche a mis trois semaines de plus qu'au Royaume-Uni. "En novembre, l’Agence européenne formulait trois "objections majeures" vis-à-vis de ce vaccin : certains sites de fabrication n’avaient pas encore été inspectés ; il manquait encore des données sur les lots de vaccins commerciaux ; mais, surtout, les données disponibles révélaient des différences qualitatives entre les lots commerciaux et ceux qui avaient servi durant les essais cliniques" expliquent nos confrères du Monde.

Moins de substance active dans les fioles destinées au commerce

Selon les documents qui ont fuité, l'Agence européenne du médicament avait constaté une moins bonne qualité des doses destinées au commerce comparé à celles utilisées dans les essais cliniques. La composition de ces deux types de produits présentait de trop grandes différences. Tout comme le vaccin développé par Moderna, celui de Pfizer et BioNTech fonctionne grâce à la technique de l'ARN, une copie temporaire d'une partie du génome du virus. Mais la concentration d'ARN dans les deux types de doses se serait avérée très différente. Alors que les fioles destinées aux essais cliniques contenaient entre 69% et 81% d'ARN, les fioles destinées au commerce n'en contenaient que 59%.

Certains lots allaient même jusqu'à 51% de concentration en ARN. Le danger : un vaccin dont l'efficacité ne serait pas garantie, faute de substance active. "Des données fournies par l’industriel à l’EMA indiquent qu’avec un taux d’ARN complet de 62 %, la protéine est tout de même produite dans des quantités comparables", explique le quotidien du soir. Après ces échanges, les usines seraient ensuite parvenues à trouver une façon de garantir un taux moyen de 75% (le même que pour les essais cliniques). Selon les documents qui ont fuité, Pfizer et BioNTech auraient tout d'abord proposé de relever le taux minimum d'ARN à 60% pour éviter de se retrouver en dessous de 50% dans le produit final. Finalement, le taux de 75% semble avoir été retenu.

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