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Géologie

Trois questions à Lucilla Benedetti, spécialiste des géosciences, sur le séisme en Grèce

Lucilla Benedetti, directrice de recherche CNRS au Centre Européen de Recherche et d'Enseignement en Géosciences de l'Environnement (CEREGE), décrypte pour Sciences et Avenir le séisme qui a frappé l'île de Kos, en Grèce.

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L'île de Kos, entre la Grèce et la Turquie, a été victime d'un tremblement de terre.

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SÉISME. Ce vendredi 21 juillet 2017, la terre a tremblé au sud-est de la mer Egée. Frappant les îles grecques en pleine saison estivale, la catastrophe a provoqué la mort de deux touristes et plus d'une centaine de blessés. Lucilla Benedetti, directrice de recherche CNRS au Centre Européen de Recherche et d’Enseignement en Géosciences de l’Environnement (CEREGE), répond aux questions de Sciences et Avenir sur les caractéristiques de l'événement. 

Localisation du séisme. Crédit : VINCENT LEFAI, GAL ROMA, LAURENCE CHU / AFP

Sciences et Avenir : Que peut-on dire du séisme qui a frappé l’île de Kos ?

Lucilla Benedetti : C’est un séisme assez puissant, de magnitude 6,3 à 6,7 et sans doute plus proche de 6,7. Il s’est produit au niveau d’une faille normale, c’est-à-dire d’une zone de rupture entre deux plaques où deux blocs rocheux coulissent verticalement l’un par rapport à l’autre. L’épicentre est localisé en mer (ndlr : à 10 kilomètres au sud-est de la ville côtière turque de Bodrum et à 16,2 kilomètres à l'est de l'île grecque de Kos), à une profondeur évaluée entre six et dix kilomètres.

Cette région est-elle une zone à risque ?

Tout à fait, il s’agit d’une zone où il existe un aléa sismique très fort avec un réseau de failles normales orientées principalement est/ouest. Ce sont des failles très actives qui bougent de plusieurs millimètres par an et qui engendrent donc de nombreux séismes. Ce dernier, en dépit d’une magnitude assez importante et d’un épicentre très peu profond n’a heureusement causé que peu de dégâts. Il est pourtant comparable à celui qui s’est produit à Amatrice, en Italie, en août 2016 et qui lui a été beaucoup plus meurtrier.

Crédit : KUN TIAN, ALAIN BOMMENEL, SABRINA BLANCHARD / AFP

Peut-on craindre un méga-séisme dans cette région ?

Non, en fait la magnitude d’un séisme est fonction de la longueur de la faille qui va rompre. Dans cette zone on a des failles qui font en moyenne 30 à 50 kilomètres de long et il est donc peu probable d’assister à un séisme de magnitude supérieure à 7. Cela reste tout de même une des régions les plus dangereuses en termes de risques sismiques en Méditerranée, avec l’Italie et la Grèce. Mais c’est le sud de la Crête, au niveau de la zone de subduction hellénique, qui est la seule région qui pourrait connaître un « méga-séisme », un tremblement de terre de magnitude proche de 8.

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