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De nombreuses exoplanètes contiendraient beaucoup plus d'eau que la Terre

Suite à leurs travaux, des astrophysiciens américains viennent d'émettre de nouvelles hypothèses sur la composition des exoplanètes. Il s'avère qu'elles seraient nombreuses à être des mondes aquatiques, composés jusqu'à 50% d'eau. 

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Les exoplanètes sont nombreuses et diverses. Un grand nombre d'entres elles pourraient contenir de l'eau, en proportion bien supérieure à la Terre.

NASA/Ames/JPL-Caltech

Après en avoir trouvé sous forme liquide sur Mars en juillet 2018, il se pourrait bien que l'eau soit loin d'être une ressource rare à travers notre univers. Elle serait d'ailleurs moins rare hors du système solaire qu'à l'intérieur de celui-ci. Lors des conférences Goldschmidt à Boston, qui se déroulaient du 12 au 17 août 2018, des chercheurs de l'université d'Harvard ont présenté leurs travaux sur un nouveau modèle de classification des planètes. Selon eux, 35% des 4000 exoplanètes connues à ce jour pourraient être des mondes aquatiques. 

Des exoplanètes classifiées suivant leur taille 

Grâce à des données provenant du télescope Kepler et du satellite Gaia, "nous avons examiné la relation entre la masse et le rayon des planètes, et avons développé un modèle pour expliquer cette relation", a déclaré via un communiqué Li Zeng, chercheur de l'université d'Harvard au Département des sciences de la terre et des planètes. 

Ce nouveau modèle classifie ensuite les planètes suivant leur taille. En dessous d'un rayon de deux fois la Terre, elles sont considérées comme des planètes telluriques. Ces planètes sont alors composées de roches et d'éléments lourds (comme Venus, Mercure, la Terre, et Mars dans notre système solaire). Au-delà d'environ dix fois la Terre, elles sont considérées comme des géantes gazeuses (comme Jupiter et Saturne), composés d'éléments volatils sous forme de gaz. Entre ces deux extrêmes, la zone restait floue. "Notre modèle indique que les exoplanètes qui ont un rayon de 2 à 4 fois celui de la Terre sont probablement des mondes aquatiques" poursuit Li Zeng.

Néanmoins, rien à voir avec l'eau que l'on peut trouver couramment sur notre petite planète bleue. "C'est de l'eau, mais pas comme on en trouve sur Terre", explique le chercheur américain. "On s'attend à ce que leur température de surface se situe entre 200 et 500 degrés. Leur atmosphère serait dominée par la vapeur d'eau, avec une couche d'eau liquide en dessous. Plus profondément, on peut s'attendre à ce que cette eau se transforme en glace à cause de la pression qui s'accroît".

De l'eau en abondance

S'appuyant sur les données des télescopes, les astrophysiciens ont avancé que plusieurs planètes de cette taille pourraient être constituées jusqu'à 50% d'eau. À titre de comparaison, la Terre n'en comporte que 0,02%. "Ces mondes aquatiques pourraient être un des types de planètes les plus abondants dans notre galaxie" s'enthousiasme Li Zeng. "Elles font deux à quatre fois la taille de la Terre, mais en termes de volume, cela représente de 8 à 64 fois notre planète.

"Les astres de cette taille représentent une grande part des exoplanètes" confirme Sara Seager, astrophysicienne au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Néanmoins, difficile pour les astronomes de dévoiler une proportion précise. "Certaines planètes sont plus faciles à trouver que d'autres, car il y a ce que l'on appelle un "effet de sélection". Il est plus facile pour nous de détecter une planète qui fait quatre fois la Terre, qu'une planète plus petite. Mais nous savons que les planètes de cette taille sont environ 10 fois plus nombreuses que les planètes plus grosses, de la taille de Jupiter par exemple".

Un modèle à confirmer

"Les résultats de ces travaux relèvent pour le moment plus de l'hypothèse que de la conclusion" tempère Sara Seager. "C'est une hypothèse, mais elle représente une vision partagée par différents spécialistes. Les données d'observation disponibles et notre compréhension actuelle de la formation des planètes vont clairement dans son sens" argumente Li Zeng. Pour arriver à une conclusion certaine, il va falloir que les scientifiques étudient directement les atmosphères de certaines exoplanètes. "Réaliser de telles études sera peut être possible grâce au prochain James Space Webb Telescope (JSWT)" conclut le chercheur. Il s'agit du plus puissant télescope spatial jamais construit, dont le lancement est actuellement prévu le 30 mars 2021, même si la date a déjà été repoussée à plusieurs reprises.

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