On pourrait les appeler les "confconf " : parfois un nom est gage de succès, mais là, pas besoin, il suffit de s’y frotter pour devenir addict ! Car ces petites conférences confinées renouvellent la manière de transmettre les connaissances en physique et gageons qu’à la sortie du confinement, les profs de sciences auront la très bonne surprise de voir bien plus d’élèves intéressés par la discipline. Alors les efforts de ceux qui tentent tous les jours avec trois bouts de ficelles d’expliquer des notions fondamentales auront payé !
Cuisine ou salon
Tout est parti, comme le souligne Julien Bobroff, dans son article publié dans The conversation, avec le confinement. Le chercheur qui anime une équipe appelée “La Physique autrement” au laboratoire de physique des solides à l’université de Paris-Saclay s’est retrouvé au “chômage technique” au lendemain du confinement : plus d’intervention dans les écoles, les musées, les bibliothèques… Il s’est alors rappelé du célèbre film Soyez sympa rembobinez réalisé en 2008 par Michel Gondry : les héros doivent tourner de manière artisanal des remakes des grands classiques. Alors sans mallette, tableau noir, tubes à essais ou appareil de mesure, le chercheur improvise sa conférence confinée avec la planche à repasser reconvertie en tableau, armé de spaghettis et quelques boîtes de conserve — notez que l’on peut les manipuler avant d’en faire son dîner — pour nous présenter comment mesurer la gravité ou créer un champ magnétique intense ou estimer la masse. De son côté, l’astrophysicien Hervé Dole explique les bases de l’astronomie — les saisons, la lumière — depuis son bureau à la maison et en répondant en direct aux questions des internautes … Ses collègues Jean-Pierre Luminet et Christophe Galfard font de même, chacun commençant une tournée de "conférence confinée". Quant à Jean-Michel Courty, physicien au laboratoire Kastler-Brossel et professeur à Sorbonne Université, il improvise dans son salon des mini-expériences drôles et simples à réaliser, appelées "merci la physique!".
Les petits défis
Finalement, les contraintes du confinement ont poussé à l’inventivité mais pas seulement. Parce qu’il faut improviser dans son salon avec trois fois rien et courir le risque de plusieurs ratages, ces conférences transmettent aussi une grosse part d’émotion, d’humanité et même de proximité… Ainsi, l’astrophysicien Jean-Philippe Uzan a imaginé une série de défis physique pour occuper sa fille. Chaque défi — nous en sommes au défi#21 ce 6 avril — comment fabriquer un nuage — tout en dessin — est présenté sur son fil Twitter.
Pour ne rien rater des pépites programmées, rendez-vous sur le calendrier participatif. organisé par un ensemble de structures (Cercle FSER, Café des Sciences, Amcsti, Collectif Conscience, Tout se comprend).