En matière de bizarrerie, la nature n’est jamais avare de surprises. Nombreux sont les animaux qui arborent un look des plus déconcertants et les Tanystropheus le confirment une nouvelle fois. Ces reptiles du Trias, vieux de 242 millions d’années, se caractérisent par un “cou de girafe” démesurément long atteignant jusqu’à trois fois la taille de leur torse. Leur mode de vie était inconnu jusqu’ici mais vient d’être dévoilé par une équipe internationale dirigée par l'Université de Zurich (Suisse).
Dans l’eau mais piètre nageur
Des fossiles de Tanystropheus sont découverts depuis 150 ans en Europe, en Chine et en Israël et le site qui a fourni le plus de spécimens est le Monte San Giorgo situé à la frontière entre la Suisse et l’Italie. Il est connu pour ses nombreux fossiles datant du Trias et pour avoir livré deux types de fossiles de Tanystropheus : des très grands et longs et d’autres nettement plus courts. Les scientifiques ont longtemps pensé que les seconds étaient des juvéniles des premiers mais cette étude parue dans la revue Current Biology indique également que ce n’est pas le cas.
En matière de bizarrerie, la nature n’est jamais avare de surprises. Nombreux sont les animaux qui arborent un look des plus déconcertants et les Tanystropheus le confirment une nouvelle fois. Ces reptiles du Trias, vieux de 242 millions d’années, se caractérisent par un “cou de girafe” démesurément long atteignant jusqu’à trois fois la taille de leur torse. Leur mode de vie était inconnu jusqu’ici mais vient d’être dévoilé par une équipe internationale dirigée par l'Université de Zurich (Suisse).
Dans l’eau mais piètre nageur
Des fossiles de Tanystropheus sont découverts depuis 150 ans en Europe, en Chine et en Israël et le site qui a fourni le plus de spécimens est le Monte San Giorgo situé à la frontière entre la Suisse et l’Italie. Il est connu pour ses nombreux fossiles datant du Trias et pour avoir livré deux types de fossiles de Tanystropheus : des très grands et longs et d’autres nettement plus courts. Les scientifiques ont longtemps pensé que les seconds étaient des juvéniles des premiers mais cette étude parue dans la revue Current Biology indique également que ce n’est pas le cas.
Depuis la découverte de ces drôles de reptiles, les experts se demandent quel pouvait être leur mode de vie. Certains d'entre eux estiment en effet que la taille de leur cou ne leur permettait pas de vivre sur Terre et d’autres affirment au contraire que les squelettes retrouvés ne portaient aucune trace d’adaptation à la vie marine. Pour en avoir le cœur net, l’équipe a utilisé la tomodensitométrie par rayonnement synchrotron, un outil très puissant, pour étudier un crâne de Tanystropheus retrouvé au Monte San Giorgio.
Le fossile était tout aplati mais les chercheurs ont pu le reconstituer en 3D et y dénicher plusieurs adaptations très claires à la vie dans l'eau. Par exemple, les narines sont situées sur le dessus du museau, un peu comme chez les crocodiliens modernes, et les dents sont longues et courbes, parfaitement adaptées pour attraper des proies glissantes comme des poissons ou des calmars. Cependant, le reste du corps est dépourvu d’adaptations spécifiques: les chercheurs n'en ont trouvé ni sur les membres, ni au niveau de la queue. Ce qui signifie que les Tanystropheus ne devaient pas être de très bons nageurs : ils chassaient sans doute dans des eaux troubles en se dissimulant grâce à leurs longs cous, estiment les auteurs de la publication.
Deux espèces qui cohabitaient
L’étude réfute aussi l’hypothèse selon laquelle les petits spécimens étaient des juvéniles de la même espèce. Le crâne reconstruit, appartenant à un grand spécimen, est très différent des crânes plus petits déjà connus, en particulier en ce qui concerne sa dentition. Afin de confirmer cette différence, les chercheurs ont examiné des coupes transversales des os des membres du plus petit type de Tanystropheus. Ils ont trouvé de nombreux anneaux de croissance prouvant que les fossiles étaient déjà adulte à leur mort : il s’agit donc de deux espèces différentes. La plus grande a été baptisée Tanystropheus hydroides et l’autre, déjà connue, est Tanystropheus longobardicus.
Comparaison des deux espèces de Tanystropheus avec la taille d'un plongeur. Crédit : Beat Scheffold, UZH
Selon les chercheurs, ces deux espèces étroitement apparentées auraient évolué différemment pour utiliser différentes sources de nourriture dans un même environnement. Les petits spécimens devaient se nourrir de petits poissons et de crustacés tandis que les autres attaquaient les plus gros poissons ou les calmars.