Thylacoleo carnifex, encore appelé "le lion marsupial", intrigue les paléontologues depuis la découverte des premiers ossements fossilisés attribués à son espèce, recueillis autour de Victoria, en Australie, dans les années 1850. Le manque de fossiles complets ne permettant pas d'appréhender le mode de vie de cet animal qui ne ressemble à aucune espèce actuelle. Mais la découverte d'un spécimen presque complet apporte enfin des réponses.
Le plus gros marsupial carnivore d'Australie
Le Thylacoleo était une bête de bonne taille dont le poids pouvait atteindre les 100 kilos. Il occupait une partie de son temps à l'intérieur de grottes où de nombreux fossiles ont maintenant été retrouvés. Notamment un squelette presque complet, dans la plaine de Nullarbor, comprenant la queue et les clavicules de l'animal. Sa description détaillée fait l'objet d'une publication dans la revue PLOS ONE par des chercheurs de l'université Flinders et du Musée d'Australie-Méridionale. Les analyses ont permis de constater que la queue des Thylacoleos était raide et fortement musclée : il devait probablement l'utiliser avec ses deux pattes arrières pour former un trépied et caler son corps afin de libérer ses pattes avant pour grimper ou manipuler des aliments, comme le font de nombreux marsupiaux actuels.
Proche du diable de Tasmanie
D'autres détails biomécaniques laissent penser que le Thylacoleo n'était probablement pas apte à courir sur de grandes distances et donc qu'il ne devait pas poursuivre ses proies mais plutôt chasser à l'affut ou se nourrir de cadavres. En revanche, il avait une aptitude certaine pour grimper aux arbres ou aux parois abruptes des cavernes qu'il fréquentait. Son anatomie rappelle celle du diable de Tasmanie même s'il ne partage pas de liens directs avec ce dernier.