La musique est partout. Les progrès de la technologie nous permettent maintenant de mettre un casque ou des écouteurs et de nous laisser séduire les oreilles, n’importe où, n’importe quand. Le choix n’est pas ce qui manque et tous les goûts permis parmi une immense diversité de genres, de styles, de rythmes, de tonalités et d’artistes qui ne cesse de s’accroître. Mais la musique parle-t-elle autant à tous ? L’humanité partage-t-elle la culture la musique ?
L’essence universelle du 4ème art a fait l'objet d'une investigation par des chercheurs du Laboratoire de musique de l’Université Harvard (États-Unis) dont les découvertes font l’objet d’un article publié dans Science le 21 novembre 2019.
118 morceaux, 86 différentes cultures, 30 régions géographiques
Samuel Mehr, Manvir Singh et Luke Glowacki ont entrepris il y a plus de cinq ans de dénicher des sons de toute provenance et font appel aux services de libraires universitaires et de collectionneurs privés du monde entier. Cette initiative gagne rapidement une ampleur internationale et parvient à rassembler des musiciens, des analystes, des psychologues, des linguistes et des politologues mondiaux dans un effort de décryptage de la musique au sens large, universel, du terme. "Nous sommes habitués à pouvoir trouver n'importe quel morceau de musique sur Internet, mais des milliers et des milliers d'enregistrements enfouis dans des archives ne sont pas accessible en ligne. Nous ne savions pas ce que nous allions trouver", révèle Samuel Mehr en se remémorant l’aube de ce projet pharamineux qui n’a pas été sans surprises : "A un moment donné, nous avons trouvé un numéro d’appel assez étrange, nous avons demandé de l’aide à une bibliothécaire de Harvard qui nous a sorti 20 caisses d’enregistrements de musique celtique traditionnelle."
La discographie de l’équipe ne cesse d’être complétée par de nouveaux vinyles, CDs, enregistrements, ainsi que des bobines et des cassettes, que les scientifiques débusquent chez des anthropologues et des ethnomusicologues passionnés. Au total, 118 chansons utilisables sont récoltées, issues de 86 sociétés humaines reparties sur 30 régions géographiques à travers le monde. Ce répertoire matériel s’ajoute à une sélection effectuée à partir d’une base de données très fournie, The Natural History of Song (NHS), un corpus ethnographique de 5.000 descriptions de chansons créées par de 315 sociétés humaines.
Un outil de choix, le corpus du "National History of Song"
La musique est partout. Les progrès de la technologie nous permettent maintenant de mettre un casque ou des écouteurs et de nous laisser séduire les oreilles, n’importe où, n’importe quand. Le choix n’est pas ce qui manque et tous les goûts permis parmi une immense diversité de genres, de styles, de rythmes, de tonalités et d’artistes qui ne cesse de s’accroître. Mais la musique parle-t-elle autant à tous ? L’humanité partage-t-elle la culture la musique ?
L’essence universelle du 4ème art a fait l'objet d'une investigation par des chercheurs du Laboratoire de musique de l’Université Harvard (États-Unis) dont les découvertes font l’objet d’un article publié dans Science le 21 novembre 2019.
118 morceaux, 86 différentes cultures, 30 régions géographiques
Samuel Mehr, Manvir Singh et Luke Glowacki ont entrepris il y a plus de cinq ans de dénicher des sons de toute provenance et font appel aux services de libraires universitaires et de collectionneurs privés du monde entier. Cette initiative gagne rapidement une ampleur internationale et parvient à rassembler des musiciens, des analystes, des psychologues, des linguistes et des politologues mondiaux dans un effort de décryptage de la musique au sens large, universel, du terme. "Nous sommes habitués à pouvoir trouver n'importe quel morceau de musique sur Internet, mais des milliers et des milliers d'enregistrements enfouis dans des archives ne sont pas accessible en ligne. Nous ne savions pas ce que nous allions trouver", révèle Samuel Mehr en se remémorant l’aube de ce projet pharamineux qui n’a pas été sans surprises : "A un moment donné, nous avons trouvé un numéro d’appel assez étrange, nous avons demandé de l’aide à une bibliothécaire de Harvard qui nous a sorti 20 caisses d’enregistrements de musique celtique traditionnelle."
La discographie de l’équipe ne cesse d’être complétée par de nouveaux vinyles, CDs, enregistrements, ainsi que des bobines et des cassettes, que les scientifiques débusquent chez des anthropologues et des ethnomusicologues passionnés. Au total, 118 chansons utilisables sont récoltées, issues de 86 sociétés humaines reparties sur 30 régions géographiques à travers le monde. Ce répertoire matériel s’ajoute à une sélection effectuée à partir d’une base de données très fournie, The Natural History of Song (NHS), un corpus ethnographique de 5.000 descriptions de chansons créées par de 315 sociétés humaines.
Un outil de choix, le corpus du "National History of Song"
Les scientifiques ont exploité les nombreuses données ethnographiques disponibles dans le corpus du NHS qui met à disposition la description de 45 millions de chansons provenant de 315 sociétés différentes. Ces données ethnographiques consistent en la description de performances musicales en passant par leur contexte, les paroles, le public présent, leur durée, la présence d’instruments, la période de la journée et bien d’autres critères. Ces ethnographies sont publiées dans des livres, des rapports et des articles de journaux, puis compilées, traduites, cataloguées et numérisées afin d’être accessibles par tous.
Les chercheurs ont fait une sélection qui comprenait 4.709 sons de 60 sociétés. Ces chansons ont ensuite été réparties en quatre catégories : les chansons d’amour, les chansons de guérison, les chansons de danse et les berceuses. Chaque chanson a été rangée en fonction du comportement qu’elle inspirait à celui ou celle qui l’écoutait.
La musique inspire des comportements universels
Les réactions du public à l’écoute des chansons ont été définies en trois dimensions selon leur degré d’éveil, de formalité et de religiosité. Ces trois caractéristiques étaient corrélées avec le contexte des performances musicales décrites dans le corpus ethnographique.
En général, les chansons comportant un haut degré d’éveil étaient associées à des événements animés avec de nombreux chanteurs, un large public et de la danse alors que les chansons qui présentaient un bas degré d'éveil étaient plus calmes, impliquant moins de personnes. Les chansons dites "formelles" étaient celles jouées lors d’événements cérémoniels avec un grand public et des instruments, alors que les chansons dites "informelles" étaient celles jouées devant un public restreint et des enfants. Les chansons de guérison comportaient un haut degré d’éveil et de formalité mais pas de religiosité, alors que les berceuses étaient plus connotées religieusement.
Les scientifiques ont constaté que la musique d’un certain type inspirait des comportements similaires d'une société à l'autre. En examinant les berceuses, les chansons de guérison, les chansons de danse et les chansons d'amour en particulier, ils ont découvert que les chansons qui partagent des fonctions comportementales ont généralement des caractéristiques musicales similaires (voir graphique ci-dessous).
Les chansons d'amour (jaune), de danse (bleu), de guérison (rouge) et les berceuses (vert) n'ont pas les mêmes degrés de religiosité (graphie F), d'éveil (graphique G) et de formalité (graphique H) © HARVARD MUSIC LAB
Quand deux chansons appartiennent au même type de musique, elles provoquent les mêmes réactions chez l’auditoire quelle que soient leurs origines, mais la réciproque est également vraie : quand deux chansons provoquent un comportement similaire, c’est qu’elles appartiennent au même type de musique.