Pour la première fois, l'intégralité d'un album de musique va être encodée sous forme de brins d’ADN, qui seront ensuite conservés dans des perles de verre nanométriques. De quoi préserver l’album Mezzanine, de Massive Attack, intact pendant des centaines de milliers d’années.
au sommaire
Le stockage d’informations sous forme d’ADN est l'une des pistes les plus prometteuses dans la perspective d'une sauvegarde pérenne de notre mémoire numérique pour les générations futures. Nouvelle preuve de l'accélération de ce projet, un album de musique entier est en passe d'être sauvegardé sous forme de code génétiquecode génétique. Il s'agit de MezzanineMezzanine, du groupe britannique Massive Attack, sorti il y a vingt ans. Cette expérience est une première du genre.
Le procédé, qui a été développé il y a déjà quelques années par des chercheurs de l'École polytechnique fédérale de Zurich (ETH), consiste à encoder l'information numérique binaire sous la forme d'une série de bases de l'ADNADN représentées par les lettres A, C, G et T. La lecture de cette information se fait ensuite par séquençage de l’ADN, dont le coût a fortement baissé ces dernières années.
920.000 brins d’ADN pour sauvegarder Mezzanine, de Massive Attack
Une fois synthétisés, ces brins d'ADN courts seront ensuite insérés dans 5.000 perles de verre nanométriques qui contiennent chacune un fragment d'information. Ces nanoperles seront conservées dans une bouteille d'eau. L'ETH de Zurich s'est chargée de l'encodage de l'album sous forme d'ADN après avoir auparavant compressé la version numérique pour obtenir un fichier de 15 mégaoctets. Le travail de synthèse des 920.000 brins d'ADN nécessaires a été confié à une entreprise américaine.
La jeune pousse TurboBeads, issue des travaux de l'ETH, se charge de l'insertion dans les nanoperles de verre. La sauvegarde complète de l'album Mezzanine devrait être achevée d'ici deux mois. Un extrait du titre Teardrop tiré de l'album, de la même qualité audio que la version stockée sur ADN, est à écouter ici.
