Quand la reconstruction de la cathédrale sera actée, les architectes pourront se tourner vers des travaux de modélisation au laser d'un professeur américain, passionné d'architecture gothique. La précision est de cinq millimètres !


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    En flammes lundi soir, la cathédrale Notre-Dame de Paris a certes perdu les deux tiers de sa toituretoiture et sa célèbre flèche, mais les mursmurs, les piliers et les arcs-boutants ont résisté à l'incendie. Mais comment reconstruire à l'identique un ouvrage de 850 ans ? Comment tenir compte des modifications effectuées au fil des siècles ?

    La solution pourrait venir des travaux de numérisation d'Andrew Tallon, un professeur d'art américain décédé en novembre 2018 à seulement 49 ans. Ce passionné d'architecture médiévale s'était rendu sur place au début de cette décennie dans le cadre du projet « Mapping Gothic », et il a utilisé des laserslasers pour numériser le moindre détail de la cathédrale.

    Un milliard de points

    Son but était de comprendre les secrets de fabrication de l'édifice et d'en voir notamment les modifications effectuées par les architectesarchitectes, mais aussi les imperfections. Pour comprendre les choix des architectes et des maîtres d'œuvremaîtres d'œuvre, il lui fallait des mesures précises que seul un laser pouvait lui donner. Il l'a donc placé sur un trépied, et il a multiplié les mesures entre le scanner et les parois du bâtiment, et ce dans toutes les directions. C'est un travail de titantitan et de fourmifourmi qui nécessite de se placer à l'intérieur et à l'extérieur de la cathédrale, et au total, Andrew Tallon a effectué des balayages depuis 50 endroits différents pour récolter un milliard de points avec une précision de cinq millimètres.

    Assemblé, ce nuagenuage de points révèle ainsi la structure même de la cathédrale et pour obtenir la 3D, Tallon a pris des clichés panoramiques des 50 endroits où il avait posé son laser. Il ne lui restait plus qu'à cartographier cette photographiephotographie sur les points générés par le laser et d'y associer la couleurcouleur du point à cet endroit de la photo.

    Aujourd'hui, ces données sont stockées sur des disques durs dans les universités de Vassar et de ColumbiaColumbia. Comme pour les données des télescopestélescopes utilisées pour la première photo d'un trou noirtrou noir, il faudra les acheminer en avion car le volumevolume est trop important pour que le transfert s'effectue par Internet.

    En 2015, Andrew Tallon avait expliqué à National Geographic sa méthode pour cartographier en 3D des cathédrales, comme celle de Washington. © National Geographic, YouTube