L'alimentation est le paradoxe total de notre époque sur la planète. D'un côté, nous produisons beaucoup, consommons trop et jetons en quantité non négligeable. De l'autre, nous pouvons difficilement subvenir aux besoins vitaux en vitamines et minéraux de tous. Si résoudre ce paradoxe relève presque du génie, des solutions pour traiter les symptômes existent. 


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    Pas moins de deux milliards de personnes souffrent encore de malnutrition dans le monde. Souvent, ce sont les déficits en vitamine A ou en ferfer qui causent le plus de dégâts. Malheureusement, tout cela pourrait s'aggraver encore dans les années à venir compte tenu du changement climatique. Il faut donc trouver des solutions rapidement pour sauver la vie de ces personnes qui n'ont pas accès à une quantité de nourriture suffisante et trop peu diversifiée pour combler leurs besoins micronutritionnels.

    Un polymère à la rescousse 

    Le soucis avec la plupart des micronutriments (les vitamines, les minérauxminéraux et les oligoéléments), c'est qu'ils sont très sensibles à toutes sortes d'expositions (lumièrelumière, airair, bactéries, etc.) et de traitements (pasteurisation, stérilisation, etc.). Si votre alimentation n'est pas assez riche en produits frais, vous pouvez vous aussi manquer de vitamines ou de minéraux et vous exposer à de graves problèmes de santé. Dans certains pays pauvres, l'agricultureagriculture ne fournit pas assez de nourriture diversifiée, que nous parlions de quantité ou de qualité. Les ressources envoyées par les associations humanitaires sont généralement composées de denrées sèches, faciles à conserver et donc, fatalement, dépourvues de micronutriments. 

    Pourtant, une équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a publié la semaine dernière un article, dans la revue Science Translational Medicine, qui pourrait bien résoudre le problème évoqué ci-dessus. En effet, leur papier s'intitule « une plate-forme de microparticules thermostablesthermostables pour l'administration orale de micronutriments ». Au sein de leurs travaux, on peut voir qu'ils travaillent sur des biotechnologiesbiotechnologies afin d'encapsuler les micronutriments dans un polymèrepolymère pour faire en sorte qu'ils se conservent jusqu'à la consommation de ladite denrée. Leurs expériences confirment l'efficacité d'une microparticule qui répond au nom (imbuvable) de polybutylmethacrylate-co-(2-dimethylamino ethyl-methacrylate-co-methylmethacrylate). Sa particularité, c'est qu'elle protège bien les nutrimentsnutriments tout en se dissolvant facilement au contact de l'acideacide gastrique de notre estomacestomac comme l'ont confirmé des études chez les rongeursrongeurs. Des études chez l'Homme ont fait état de quelques difficultés d'absorptionabsorption (surtout concernant le fer) que les chercheurs ont surmonté sur un modèle intestinal humain. Finalement, il n'y a donc pour l'instant, aucune certitude, quant à la capacité de cette technologie à éradiquer les carencescarences en micronutriments dans les pays concernés. Affaire à suivre.

    La faim dans le monde pourrait s'aggraver dans les années à venir à cause du dérèglement climatique. © soupstock, Adobe Stock
    La faim dans le monde pourrait s'aggraver dans les années à venir à cause du dérèglement climatique. © soupstock, Adobe Stock

    Un amas de petites solutions à défaut d'une grande 

    Nous constatons, souvent, de la part des scientifiques, des solutions élégantes et adéquates pour apporter une petite contribution à la malnutrition dans le monde. Mais parfois, ces petites solutions sont farouchement combattues sous couvert d'idéologie. C'est le cas notamment du riz OGMOGM dont nous avons parlé dans un récent article. On pourrait imaginer que ce soit aussi le cas pour ce polymère malgré les études toxicologiques qui ont démontré son innocuité. Le problème est complexe et lorsqu'on remonte à la source afin d'en trouver la cause, c'est une hydrehydre causale qu'on aperçoit. Il y a, malheureusement, trop de leviers à actionner pour pouvoir agir de façon à traiter les causes multiples à la place des symptômessymptômes. Finalement, les petites solutions semblent être tout ce que nous possédons pour l'instant afin d'aider les habitants de ces pays. Arrêtons donc de nous y opposer par dogmatisme.