Notre génome possède des traces de virus qui ont infecté nos lointains ancêtres. Une étude des universités d’Oxford et d’Athènes a trouvé une insertion du rétrovirus HK2 plus fréquente chez des personnes dépendantes aux drogues.

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    Si un rétrovirus a infecté la lignée germinale de nos ancêtres, il peut se retrouver dans notre génome. C'est le cas des virus HK2 (HERV-K HML-2), même si tous les humains ne possèdent pas les mêmes virus HK2. Un de ces virus a pour particularité de se trouver au niveau d'un gène impliqué dans l'activité dopaminergique du cerveau : RASGRF2. La dopaminedopamine, aussi appelée « moléculemolécule du plaisir », est associée aux addictionsaddictions.

    Dans cette étude parue dans Pnas, les chercheurs ont analysé des échantillons provenant de 184 patients britanniques infectés par le virus de l'hépatite Chépatite C et de 202 patients grecs infectés par le VIHVIH. Normalement; 5 à 10 % de la population générale possède une insertion du virus HK2 dans le gène RASGRF2, entre les exonsexons 17 et 18. Mais chez les personnes qui se faisaient des injections de droguesdrogues, l'insertion d'HK2 dans ce gène était deux à trois fois plus fréquente.

    Le virus HK2 est associé à l’addiction aux drogues

    Cette insertion particulière du virus pourrait prédisposer ces personnes à l'addiction aux drogues. Les virus HERV peuvent influencer l'expression des gènes auprès desquels ils s'insèrent. Ici, les chercheurs ont montré qu'une insertion d'HK2 à cet endroit précis modifiait la transcriptiontranscription et le phénotypephénotype de cellules en culture. Par conséquent, ces virus anciens ne sont pas totalement inoffensifs et pourraient jouer un rôle dans des maladies.

    Malgré tout, le virus ne peut pas être seul tenu responsable du comportement addictif car tous les toxicomanes n'avaient pas cette insertion. Ce travail suggère également un rôle du gène RASGRF2 dans l'addiction. L'intégration de ces virus a eu lieu il y a plus de 250.000 ans, avant l'émergenceémergence des hommes modernes ; ils sont aussi présents chez les Hommes de NéandertalNéandertal et de Denisova.