Le premier réacteur nucléaire EPR à entrer en service sera chinois : le chargement de combustible a commencé à Taishan. Cette nouvelle génération à eau pressurisée, mieux sécurisée et plus puissante mais aussi plus complexe à réaliser, est en chantier en France et en Finlande, et tous les calendriers ont pris du  retard. La mise en service de ce premier réacteur chinois est prévue à la fin de l'année.

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    En Chine, dans le sud du pays, le chargement en combustiblecombustible nucléaire du réacteur Taishan 1 vient de commencer, après l'accord de l'autorité de sûreté nucléaire du pays, et prendra plusieurs mois. L'évènement est de taille pour EDF après les retards accumulés sur les deux autres chantiers de la filière EPR (eau pressurisée), dernière génération de centrales nucléaires développée par Areva : en France (Flamanville) et en Finlande (Olkiluoto). D'autres projets existent au Royaume-Uni (Hinkley Point) et en Inde.

    Commencée en 2009 avec l'entreprise chinoise CGN (China General Nuclear Power, qui détient 70 % du projet), la constructionconstruction de la centrale de Taishan (qui prévoit deux réacteurs) a été initiée en 2007. Le chantier a aujourd'hui quatre années de retard sur le calendrier initial, notamment à cause de problèmes structurels sur la cuve et le couvercle, fournis par Areva (ce qui avait bousculé le planning des projets français et finlandais).

    Le saviez-vous ?

    Les réacteurs EPR (European Pressurized Reactor) sont des réacteurs à eau pressurisée, comme les 58 réacteurs français. Le refroidissement est assuré par de l’eau maintenue à l’état liquide par une forte pression, ce premier circuit transmettant sa chaleur à un second qui, lui, sort du réacteur. Mais l’EPR est plus puissant (1.650 MW, contre 900 à 1.450 MW) et censément plus sûr car répondant à un cahier des charges sévère, imposant de résister à la chute d’un avion de ligne, de doubler le système de refroidissement d’urgence et de garantir que rien ne s’échappe du réacteur, même en cas du pire scénario catastrophe.

    La Chine accélère la construction de réacteurs nucléaires

    Le réacteur chinois devrait donc pourtant être le premier EPR à entrer en service, fin 2018, avant ceux de Flamanville et d'Olkiluoto (dont les chantiers ont commencé respectivement quatre et deux ans avant lui). La réalisation de Taishan 2 devrait se terminer en 2019. À Flamanville, le chargement en combustible devrait avoir lieu fin 2018 si, toutefois, les problèmes récemment détectés au niveau des souduressoudures de la cuve ne contraignent pas à différer l'opération.

    En Chine, les projets de centrales nucléaires se sont multipliés ces dernières années. Dix-neuf centrales sont en construction, soit plus de la moitié du parc actuellement en service. Le gouvernement chinois a d'ailleurs aussi en chantier un réacteur AP1000 à eau pressurisée de dernière génération, acheté à l'entreprise américaine Westinghouse. Cette centrale, située à Sanmen, dans la province du Zhejiang, est elle aussi en retard (de trois ans) sur le calendrier.