Environ 4 % des nouveaux pères souffriraient de symptômes dépressifs après la naissance de leur enfant. Le baby blues, ou dépression du post-partum, n’est donc pas réservé aux femmes, même s'il reste plus fréquent chez elles.


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    Chez les jeunes mamans, un épisode de baby blues apparaît souvent dans les jours suivant l'accouchement, puis a tendance à se dissiper. Toutefois, certaines continuent de ressentir des troubles de l'humeur des semaines plus tard : cette dépression du post-partumdépression du post-partum peut donner lieu à de l'anxiété, de l'irritabilité, du désespoir et des difficultés à créer un lien avec son bébé. Certaines femmes semblent plus vulnérables à ce baby blues. Des facteurs génétiques, psychologiques, mais aussi le manque de sommeil pourraient jouer un rôle.

    Les changements hormonaux importants qui ont lieu chez les femmes pendant la grossesse et après la naissance peuvent expliquer que leur moral connaisse des hauts et des bas. Ainsi, les taux d'œstrogènesœstrogènes et de progestérone sont élevés pendant la grossesse et redescendent à des niveaux normaux après la naissance.

    Les hommes, qui ne subissent pas ces bouleversements hormonaux, devraient donc être épargnés par la dépression du post-partum. Pourtant, un article paru dans Jama Psychiatry montre que de jeunes papas font l'expérience de symptômessymptômes dépressifs après la naissance de leur enfant.

    Dans cette étude, des chercheurs de l'université d'Auckland (Nouvelle-Zélande) ont interrogé 3.523 hommes dont les partenaires étaient enceintes. Les interviews ont eu lieu pendant la grossesse et neuf mois après la naissance des bébés. Les symptômes ont été évalués en utilisant l'échelle de dépression postnatale d'Édimbourg, qui sert au diagnosticdiagnostic de la dépression du post-partum chez les femmes. L'âge des participants était en moyenne de 33 ans.

    Chez la mère, pendant la grossesse, les taux d’œstrogènes et de progestérone sont élevés, puis diminuent à la naissance, d’où un impact sur son moral. © Syda Productions, Fotolia
    Chez la mère, pendant la grossesse, les taux d’œstrogènes et de progestérone sont élevés, puis diminuent à la naissance, d’où un impact sur son moral. © Syda Productions, Fotolia

    4 % de pères dépressifs après la naissance de bébé

    Des symptômes dépressifs avant la naissance ont été détectés chez 82 hommes (2,3 %). Ils étaient liés au stressstress et à la peur de problèmes de santé. Après la naissance du bébé, les symptômes dépressifs touchaient 153 hommes (4,3 %). Ils étaient liés au stress pendant la grossesse, aux difficultés relationnelles avec la mère, à des problèmes de santé, au chômage ou à des antécédents de dépression.

    Les symptômes dépressifs sont donc plus fréquents après la naissance qu'avant. Les pères sont eux aussi à risque pour la dépression, notamment s'ils se sentent stressés ou rencontrent des problèmes médicaux, sociaux ou relationnels. Néanmoins, la dépression du post-partum reste plus courante chez les femmes que chez les hommes : environ 14 % des mères en feraient l'expérience.

    Dans une étude britannique similaire, les jeunes papas parlaient surtout du stress généré par la naissance de leur enfant. Celui-ci pouvait se traduire chez eux par de la fatigue, des difficultés de concentration et de l'irritabilité. D'autres travaux ont montré que la dépression du post-partum des pères avait un impact sur la famille, le comportement des enfants ou les conflits dans le couple. Des pères qui se sentiraient exclus de la relation mère-enfant seraient plus à risque de dépression.

    Ces résultats devraient donc inciter les professionnels de santé à rester vigilants concernant ce risque dépressif chez les pères, afin de prévenir et soigner ces symptômes.