En janvier 2015, la loi française reconnaissait (enfin) à l’animal sa nature d’être vivant et sensible. Mais pour beaucoup, le sens de la morale reste encore propre à l’être humain. Un point de vue une nouvelle fois remis en question par une étude japonaise qui s’est intéressée plus particulièrement au comportement du chien.

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    La plupart des humains préfèrent échanger avec des personnes qu'ils estiment justes, voire utiles. Mais qu'en est-il des animaux en général ? Et du chien, le meilleur ami de l’Homme, en particulier ? C'est la question à laquelle des chercheurs de Kyoto (Japon) tentent de répondre dans un article publié dans la revue Neuroscience & Biobehavioral Reviews. Selon eux, les chiens se montreraient effectivement plus réservés envers ceux des humains les moins soucieux de leurs prochains.

    Une conclusion qu'ils tirent d'une expérience plutôt basique. Le chien est mis en présence de son maître et de deux inconnus. Son maître essaie alors d'ouvrir une boîte. Les inconnus le regardent, les bras croisés, offrent leur aide ou la refusent. Les inconnus proposent ensuite une friandise au chien. Et il s'avère que celui-ci accepte plus volontiers celle venant d'une personne qui a prêté main-forte à son maître.

    Des études ont déjà montré que les singes ont une aversion naturelle pour l’iniquité. Ils savent même faire preuve d’empathie, et ce, au-delà de la barrière de leur espèce. Des résultats confirmés par les chercheurs de l’université de Kyoto qui ont réalisé le même type d’expérience que celle avec les chiens, avec des singes capucins. © ariesa66, Pixabay, CC0 Public Domain

    Des études ont déjà montré que les singes ont une aversion naturelle pour l’iniquité. Ils savent même faire preuve d’empathie, et ce, au-delà de la barrière de leur espèce. Des résultats confirmés par les chercheurs de l’université de Kyoto qui ont réalisé le même type d’expérience que celle avec les chiens, avec des singes capucins. © ariesa66, Pixabay, CC0 Public Domain

    Un sens moral inné ?

    De là à conclure que les chiens savent discerner le bien du mal dans les actions de tiers -- des humains, en l'occurrence --, il n'y a qu'un pas que les psychologues de l'université de Kyoto ont choisi de franchir. Encouragés peut-être par un précédent résultat qui montrait déjà que les chiens préfèrent les personnes généreuses aux autres. Celles qui n'hésitent pas, par exemple, à donner de l'argentargent à un sans-abri.

    Nos chiens seraient donc capables d'émettre des jugements sociaux. Ils seraient certes basiques, mais semblables à ceux dont font preuve nos enfants dans leur plus jeune âge. Un indice, peut-être, du caractère inné des bases de la morale.