Une étude américaine montre les effets réparateurs d’injections d’oméga-3, ces acides gras essentiels, sur le cerveau de souris victimes d’un accident cérébral à la naissance. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements chez les nourrissons et les adultes ayant subi une attaque cérébrale.

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    Des chercheurs américains du ColumbiaColumbia University Medical Center (CUMC) ont traité des souris, âgées de 10 jours et victimes d'un accident cérébral à la naissance, avec une émulsionémulsion grasse contenant de l'EPA (acideacide eicosapentaénoïque) et du DHADHA (acide docosahexaénoïque), deux acides gras polyinsaturés de la famille des oméga-3, présents en abondance dans la chair des poissonspoissons des mers froides.

    Ces acides gras entrent également dans la composition de certaines huiles comme l'huile de colza ou l'huile de noixnoix. Ils sont apportés en faible quantité par notre alimentation. Lors de tests scientifiques préalables, l'huile de foie de morue s'est révélée efficace pour protéger des organes et des cellules après la privation d'oxygène, réduisant ainsi l'inflammation et la mort cellulaire.

    Les chercheurs ont évalué la fonction neurologique des souris après 24 heures de traitement puis huit à neuf semaines après la blessure cérébrale, sachant que l'accident atteint la motricité (hémiplégie), la sensibilité (anesthésie, douleursdouleurs), la vision et, chez l'Homme, le langage (aphasie).

    Le lendemain du traitement, les souris ayant reçu une injection de DHA montraient une réduction significative de la blessure cérébrale. Dans les semaines suivantes, le groupe de « souris DHA » manifestait de meilleures fonctions cérébrales comparé aux souris non traitées.

    En France, 150.000 personnes sont victimes d’AVC chaque année. Les facteurs de risque sont l’âge, les antécédents familiaux, le diabète, l’hypertension artérielle, le tabagisme, un taux élevé de cholestérol, l’obésité et le surpoids. © sfam_photo, Shutterstock

    En France, 150.000 personnes sont victimes d’AVC chaque année. Les facteurs de risque sont l’âge, les antécédents familiaux, le diabète, l’hypertension artérielle, le tabagisme, un taux élevé de cholestérol, l’obésité et le surpoids. © sfam_photo, Shutterstock

    Protéger les mitochondries du cerveau

    Les chercheurs ont également constaté une augmentation des concentrations de DHA dans les mitochondriesmitochondries du cerveaucerveau, ces usines productrices d'énergieénergie au sein des cellules qui peuvent être lésées par des radicaux libresradicaux libres quand le flux sanguin est rétabli dans le cerveau après une attaque. Ce processus, connu comme « la blessure de reperfusion », est une des causes de dégâts cérébraux après la privation d'oxygène et de nutrimentsnutriments.

    « Nos découvertes suggèrent que l'injection d'oméga-3, effectuée après un évènement semblable à une attaque, a la capacité de protéger les mitochondries du cerveau contre les effets négatifs des radicaux libres », indique Vadim S. Ten, pédiatrepédiatre et coauteur de l'étude publiée dans la revue Plos One.

    Des dégâts cérébraux chez les nouveau-nés et les adultes

    L'interruption de flux sanguin et l'apport d'oxygène au cerveau pendant, ou peu de temps après, la naissance est une cause majeure de dégâts cérébraux chez les nouveau-nés, engendrant des séquellesséquelles neurologiques irréparables chez plus de 25 % des nourrissons touchés. Les scientifiques expliquent que ce phénomène est identique à une attaque survenant chez un adulte.

    Désormais, des essais cliniquesessais cliniques sont nécessaires pour déterminer si administrer des émulsions de lipideslipides contenant de la DHA rapidement après une atteinte cérébrale offre une même action neuroprotectrice chez les bébés que chez les adultes. Selon les chercheurs, si les tests s'avèrent efficaces, une nouvelle thérapiethérapie pourrait voir le jour.

    Selon France AVCAVC, en France, près de 150.000 personnes sont atteintes chaque année par un accident neurovasculaire (soit 500.000 personnes touchées au total). L'âge moyen de survenue d'un AVC est de 73 ans (70 ans pour les hommes et 76 ans pour les femmes). Les facteurs de risquefacteurs de risque sont l'âge, les antécédents familiaux, le diabètediabète, l'hypertension artériellehypertension artérielle, le tabagisme, un taux élevé de cholestérolcholestérol, l'obésitéobésité et le surpoidssurpoids.

    Cependant, l'AVC peut survenir chez l'enfant en phase prénatale, ou dans l'utérusutérus, pendant les 28 premiers jours de vie, chez le nouveau-né, ou pendant l'enfance, jusqu'à l'âge de 16 ans. La cause est inconnue la plupart du temps et 70 % d'entre eux en gardent des séquelles.