Les organisateurs des prochains Jeux olympiques de Tokyo (2020) ont eu une idée des plus astucieuses pour se procurer l’or, l’argent et le bronze nécessaires à la fabrication des médailles : le recyclage des déchets électroniques dont le pays regorge. Reste à mettre en place un système de collecte efficace.

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    Alors que les Jeux olympiques de Rio viennent juste de s'achever (prochain rendez-vous sportif, les Jeux paralympiques, du 7 au 18 septembre), tous les regards se tournent désormais vers le Japon. Le pays du soleilsoleil levant, qui accueillera les prochains jeux d'été de 2020, est déjà à pied d'œuvre pour organiser cette grande fête du sport. Parmi les très nombreux défis pratiques à relever, figure celui de fabriquer les médailles d'or, d'argentargent et de bronzebronze que les athlètes victorieux arboreront fièrement à l'issue des épreuves. Un défi qui peut sembler anodin mais qui n'en est pas moins capital.

    Habituellement, les organisateurs des JO s'adressent aux compagnies minières pour leur demander de fournir ces métauxmétaux précieux qui serviront à la fontefonte de ces illustres breloques. Or, le Japon est pauvre en ressources naturelles et ne peut donc pas vraiment compter sur cette source d'approvisionnement. Le pays dispose toutefois d'une richesse insoupçonnée qu'il appelle sa « mine urbaine ». Il s'agit des millions de petits appareils électroniques, smartphones, objets connectés, ordinateurs, baladeurs numériques, etc. dont les Japonais raffolent et qui contiennent tous des métaux précieux. 

    Image du site Futura Sciences

    Si le Japon est pauvre en ressources minières, le pays dispose de réserves d’or, d’argent et de bronze cachées dans ses déchets électroniques. © Huguette Roe, Shutterstock 

    650.000 tonnes de déchets électroniques chaque année au Japon

    Un article du quotidien Nikkei nous apprend que, justement, les organisateurs des Jeux olympiques de Tokyo et le gouvernement japonais voudraient exploiter le recyclage des déchets électroniques afin de récolter l'or, l'argent et le bronze nécessaires à la fabrication des médailles. Et il y a largement de quoi faire ! En effet, selon les chiffres cités, en 2014, le recyclagerecyclage a permis de récupérer 143 kilos d'or, 1,5 kilo d'argent et 1,1 tonne de cuivrecuivre. À titre indicatif, pour les JO de Londres en 2012, il avait fallu 9,6 kilos d'or, 1,2 kilo d'argent et 700 kilos de cuivre.

    En fait, la quantité d'or et d'argent que contiennent les déchets électroniques confère au Japon l'équivalent respectif de 16 et 22 % des ressources mondiales. Cependant, il y a deux problèmes. D'une part, les métaux précieux issus du recyclage des déchets électroniquesdéchets électroniques sont déjà réutilisés pour fabriquer de nouveaux produits. D'autre part, la collecte des petits appareils électroniques auprès des particuliers n'est pas encore assez efficace. Une loi instaurée en 2013 n'a permis de récolter que 100.000 tonnes sur les 650.000 tonnes de déchets électroniques générés chaque année.

    Les autorités espèrent profiter de l'effet Jeux olympiques pour en appeler au patriotisme, que les Japonais ont chevillé au corps. Des entreprises du secteur privé, comme ReNet Japan et Obu, ont été sollicitées pour proposer des solutions de collecte simples et attrayantes et communiquer auprès des particuliers sur le thème « vous aussi, participez à la réussite de nos Jeux ». Certainement un bon moyen d'initier des réflexes vertueux qui perdureront. Une idée dont la ville de Paris pourrait peut-être s'inspirer pour sa candidature aux Jeux olympiques de 2024...